Six façons de réduire vos droits de succession en France

Il y a deux aspects importants et distincts des questions de succession en France:

  • Le droit des successions, qui concerne à qui vous pouvez laisser vos biens, et
  • Les droits de succession, qui concernent le montant qu’ils paieront.

En matière de droits de succession, connus en France sous le nom de droits de succession, cela peut être à des taux très différents, de rien à 60%, en fonction des abattements et des taux d’imposition qui varient en fonction de votre relation familiale avec la personne à qui vous laissez un bien.

Les deux aspects doivent tous deux être pris en compte, surtout si vous résidez en France, alors que la propriété en briques et mortier en France est la principale préoccupation si vous êtes non-résident.

En matière de droit des successions, la règle par défaut est que les biens immobiliers français et les  » biens mobiliers  » mondiaux (objets de valeur, actions, argent…), et même dans une certaine mesure les biens immobiliers étrangers, sont soumis aux règles françaises (voir notre guide d’aide au Droit des successions et aux Testaments en France pour plus de détails à ce sujet). Les non-résidents ne sont pas concernés.

L’alternative, qui convient à certaines situations familiales plus complexes, est de faire un testament en optant pour le droit du pays de votre nationalité pour s’appliquer à votre succession au lieu du droit successoral français.

Ceci est possible dans le cadre du règlement de l’UE sur les successions en vigueur depuis 2015, mais est mieux discuté avec les professionnels du droit et / ou de la finance.

Quelles sont les plus grandes différences entre le droit des successions en France et le Royaume-Uni et les États-Unis ?

La plus grande différence entre les lois sur l’héritage en France et celles du Royaume-Uni et des États-Unis est qu’il existe des règles strictes pour protéger les droits de succession des enfants plutôt que de laisser l’argent et les biens à qui vous le souhaitez.

Notamment, les enfants et petits-enfants, et, en leur absence, le conjoint survivant, ont des droits réservés sur une part de la succession.

Quant aux droits de succession français, ils sont dictés par le statut de la personne décédée et des bénéficiaires, et le système juridique applicable à la répartition n’est pas pertinent.

Il est payé sur la part de chaque personne, en fonction de la relation, et non sur la succession dans son ensemble, comme au Royaume-Uni.

L’impôt français est dû au décès d’une personne vivant en France sur son patrimoine mondial.

Pour les personnes ne résidant pas en France, il est payable sur les avoirs en France au moment du décès. Il s’agit principalement de biens immobiliers mais peut inclure d’autres actifs tels que définis dans les traités entre la France et le pays où vivait le défunt.

Le pourcentage d’impôt prélevé varie en fonction de la relation du bénéficiaire avec le défunt. Par exemple, il y a une imposition de 60% pour les bénéficiaires qui ne sont pas des parents proches ou un conjoint ou un partenaire civil, mais un conjoint paie une taxe de 0%.

Quels sont les taux d’imposition des successions en France et combien sont exonérés d’impôt ?

 Notaire signe or sur le mur bureau de notaire dans le cadre d'un article sur les conseils pour réduire vos droits de succession en France

Pic: voyeur11 /

Une fois la valeur nette de la succession calculée, après déduction des dettes, la succession est divisée en parts et chaque part bénéficie alors d’un abattement non imposable en fonction du lien familial du bénéficiaire avec le défunt.

Par exemple:

  • Le conjoint survivant, le Pacs ou le partenaire civil est exonéré d’impôt à 100 % en droit français.
  • Héritiers directs (ie. enfants ou, s’ils sont décédés ou ont renoncé à leur part, petits-enfants) ne paient pas d’impôt sur les premiers 100 000 €, puis un pourcentage échelonné par la suite, à partir de 5% jusqu’à 8 072 €; 10% jusqu’à 12 109 €; 15% jusqu’à 15 932 €; 20% jusqu’à 552 324 €; 30% jusqu’à 902 838 €; 40% jusqu’à 1 805 677 € et 45% par la suite.
  • Les petits-enfants paient aux mêmes taux, mais après une allocation de seulement 1 594 €.
  • Les frères et sœurs sont exonérés jusqu’à 15 932 €, payés à 35% jusqu’à 24 430 € et à 45% par la suite. Toutefois, sous certaines conditions, les frères ou sœurs vivant dans la même maison que le défunt sont également exonérés. Ils doivent être célibataires, veufs ou divorcés au moment du décès, âgés de 50 ans ou plus ou handicapés, et avoir vécu avec le défunt de manière continue au cours des cinq dernières années.
  • Les neveux et nièces doivent payer 55% de plus de 7 967 € (sauf héritage à la place d’un parent décédé ou renonçant), et les autres parents jusqu’au quatrième degré (par exemple. enfants de cousins) le même pourcentage après 1 594 €.
  • Tout le monde doit payer 60% après le même montant.

Quels coûts peuvent être déduits de la succession pour calculer les droits de succession?

Plusieurs frais peuvent être déduits de la succession pour calculer les droits de succession.

Ceux-ci incluent des exemples tels que:

  • les frais de constitution d’un testament
  • dettes prouvables du défunt qui existent à la date du décès
  • frais médicaux pour des soins récents avant le décès, moins le montant remboursé par la sécurité sociale
  • frais funéraires jusqu’à 1 500 €.

Que se passe-t-il quand quelqu’un meurt?

Dès le décès d’une personne, un inventaire et une évaluation de la succession seront préparés, généralement par un notaire nommé par un parent. Le notaire ajoutera également, le cas échéant, la valeur des dons viagères que le défunt a faits au cours des 15 dernières années aux fins du calcul des déductions non imposables (mais pas pour que les dons soient à nouveau imposés).

Il en résultera la masse successorale, l’héritage à partager entre ceux désignés comme héritiers par la loi et/ ou un testament. Une déclaration notariée (acte de notoriété) sera ensuite déposée auprès de l’administration fiscale par le notaire.

À réception du compte de taxes, le notaire paiera les sommes de la succession. L’impôt doit être payé dans les six mois suivant le décès si la personne est décédée en France métropolitaine, ou 12 mois dans le cas contraire.

Il est possible de prendre des dispositions pour payer en versements échelonnés (paiement fractionné), avec des intérêts appliqués semestriellement sur tout montant non payé au cours des six premiers mois à un taux d’intérêt fixé.

Un retard de paiement est également possible lorsque quelqu’un hérite uniquement de la nue-propriété (propriété résiduelle de la pleine propriété) d’un bien et que quelqu’un d’autre détient l’usufruit (utilisation à vie), cependant, des intérêts seront également payables dans ce cas.

Lorsqu’il n’y a pas de testament et que la succession est inférieure à 5 000 €, les proches peuvent choisir de ne pas utiliser de notaire et déposer eux-mêmes les formulaires de déclaration.

Aucune déclaration n’est requise lorsque la valeur nette de la succession est inférieure à 3 000 €, ou inférieure à 50 000 € si la personne héritière est le conjoint, le partenaire civil ou l’enfant du défunt. Cependant, il est toujours nécessaire si l’immobilier est impliqué.

Qu’en est-il des droits de succession français sur les biens immobiliers à l’étranger ?

Des conventions fiscales spécifiques entre la France et d’autres pays peuvent entrer en jeu pour éviter que l’impôt ne soit payé deux fois.

Par exemple, la France et le Royaume-Uni ont une convention fiscale spécifique sur les héritages, conçue pour éviter la double imposition.

En vertu de ce traité, les ressortissants britanniques résidents de longue durée en France sont réputés être domiciliés en France aux fins des droits de succession, cependant, lorsqu’un résident français quitte des actifs britanniques, l’impôt est dû dans les deux pays, mais un crédit est accordé en France pour tout impôt payé au Royaume-Uni. Cela garantit que l’impôt n’est pas payé deux fois.

En vertu de la convention fiscale, les résidents français recevant un héritage du Royaume-Uni n’ont pas à payer d’impôt successoral français, à condition que le défunt ait son domicile au Royaume-Uni et qu’il n’y ait pas de patrimoine français.

L’héritage aura été soumis à l’impôt britannique.

Six façons de réduire les droits de succession

 Droits de succession en France un couple de personnes âgées signe un formulaire dans le cadre d'un article sur les conseils pour réduire les droits de succession en France

Pic: fizkes /

Souscrire une police d’assurance vie

L’assurance vie est souvent utilisée pour atténuer les droits de succession.

Cela fonctionne car les versements aux bénéficiaires nommés dans ceux-ci ne sont généralement pas considérés comme faisant partie de la succession à des fins de succession. Vous pouvez nommer les beaux-enfants, par exemple, en tant que bénéficiaires de la police, et ils éviteront de payer des droits de succession de 60% sur leur paiement.

Cela vous permet également de laisser vos enfants, par exemple, plus en franchise d’impôt que ce qui est possible avec seulement les allocations de droits de succession.

Si le contrat est souscrit et que les primes sont payées avant l’âge de 70 ans, le bénéficiaire sera imposé au décès du preneur d’assurance à un taux fixe de 20%, après déduction fiscale de 152 500 €.

Un taux plus élevé est applicable pour les gros versements : 31,25% après 700 000 €.

Cette taxe est appliquée à la totalité du paiement et est prélevée par la compagnie d’assurance ou la banque si le preneur d’assurance est résident français au moment de son décès.

Si la police est souscrite après l’âge de 70 ans, ou si d’autres investissements y sont effectués après cet âge, une déduction de 30 500 € sera appliquée à ce qui a été ajouté après l’âge de 70 ans, après quoi les taux normaux de droits de succession s’appliqueront, mais l’impôt ne s’appliquera qu’au montant des sommes en capital investies et non aux intérêts ou aux plus-values au sein de la police.

Ces taxes ne s’appliquent pas si le bénéficiaire est un conjoint ou un partenaire civil.

Notez qu’assurance vie ne doit pas être confondue avec assurance décès, qui est une police d’assurance qui verse une somme forfaitaire non imposable aux bénéficiaires en cas de décès du preneur d’assurance.

Cependant, dans ce cas, des primes régulières doivent être payées tous les mois, elles coûtent plus cher à mesure que vous vieillissez, et la police devient finalement nulle après environ 75-80 ans.

Il présente donc un intérêt limité en tant que stratégie de réduction des droits de succession.

Envisagez d’adopter des beaux-enfants

Les beaux-enfants ne sont pas des parents par le sang et le taux d’imposition applicable aux bénéficiaires non liés est de 60%. Ce problème peut être résolu en adoptant des beaux-enfants pour créer une relation légalement reconnue.

Cela signifie qu’ils deviennent des héritiers réservés, avec tous les autres enfants que vous avez.

Cependant, il y a des limites à cela.

Selon les règles du droit international privé, l’adoption est régie par le droit national de la personne qui souhaite adopter. La loi britannique limite l’adoption aux mineurs, donc si la personne à adopter a plus de 18 ans, la procédure ne fonctionnera pas si la personne souhaitant adopter est britannique.

Les adultes peuvent être adoptés par une personne française ou binationale s’ils y consentent.

Faire un don de votre vivant

Faire un don de votre vivant peut avoir des avantages fiscaux, mais sachez que les dons à vie qui dépassent les abattements autorisés sont imposés de la même manière que les héritages. Dans ce cas, la taxe est appelée droits de donation.

Les abattements (et dans certains cas les taux) pour l’impôt sur les donations ne sont cependant pas exactement les mêmes que pour les héritages. Les impôts français sont très élevés pour les legs ou les dons faits à des personnes qui ne sont pas des parents proches.

Les règles sur les dons avec un élément international sont les suivantes:

  • Lorsqu’un donateur vit en France, tout don important, à des résidents ou à des non-résidents, peut être soumis à l’impôt français sur les dons; s’il n’habite pas en France, il est soumis à toute convention fiscale pertinente sur les dons (il n’y en a pas entre le Royaume-Uni et la France)…
  • Si le bénéficiaire est non-résident, seules les donations de biens situés en France sont concernées
  • Si le bénéficiaire est résident ; les donations de biens hors de France sont également concernées si le bénéficiaire est résident français (sauf si elles l’ont été pendant moins de six au cours des 10 dernières années).

Il est possible de faire une donation à n’importe qui mais si, à votre décès, votre succession sera traitée en vertu du droit successoral français, vous devez prendre en compte les droits de tout « héritier réservé » de fixer des portions de vos biens.

Si le défunt laisse une plus grande part de sa succession par donation à vie à une autre personne que ses enfants, ses héritiers peuvent contester cela après le décès du donateur.

Un avantage clé pour faire des cadeaux est le fait que les abattements non imposables pour les cadeaux sont renouvelés après 15 ans.

Par exemple, chaque parent peut faire un don de 100 000 € à un enfant tous les 15 ans, en franchise d’impôt, avant que les mêmes taux d’imposition que pour les successions ne s’appliquent (voir ici pour plus de taux).

En plus de cela, il est possible tous les 15 ans d’offrir un cadeau spécifique (en espèces, par chèque ou par virement) d’un montant maximal de 31 865 € à un enfant ou à un petit-enfant (ou à des neveux et nièces s’il n’y en a pas) en plus des montants ordinaires de l’allocation.

Enfin, une allocation supplémentaire pouvant aller jusqu’à 159 325 € peut être appliquée aux personnes handicapées enregistrées.

Toutes les donations de biens immobiliers doivent être faites par un acte formel auprès d’un notaire afin qu’elles puissent être dûment comptabilisées aux fins des allocations et exonérations. Les conseillers fiscaux conseillent également de le faire pour les gros cadeaux d’argent, d’actions, d’objets de valeur, etc., afin que tout soit correctement comptabilisé et payé.

Dans le cas contraire, il convient de noter que tous les cadeaux non notariés (au-delà des cadeaux ordinaires), appelés « cadeaux manuels », sont toujours destinés à être déclarés par le destinataire. Dans le cas d’une personne à l’étranger, ce serait généralement au Service des impôts des particuliers non-résidents (en cas de doute, parlez-en à cet organisme et / ou au bureau des impôts du donateur des règles de votre situation).

Choisir de payer l’impôt vous-même

L’impôt sur les dons est payable par le bénéficiaire, sauf si le donateur choisit de le payer à la place.

Si le donateur paie la taxe, cela n’est pas considéré en soi comme un autre don imposable, ce qui vaut la peine d’être considéré, et de discuter avec votre notaire si le don est notarié.

Ceci est particulièrement avantageux si vous vous arrangez pour donner de l’argent pour couvrir l’élément fiscal en même temps que le reste d’un cadeau en argent.

La façon dont cela est calculé implique une formule complexe, mais, en particulier lorsque vous donnez à ceux qui paieraient autrement des taux d’imposition élevés (personnes non apparentées, parents plus éloignés…), cela signifie que vous pouvez payer le même montant total alors que le bénéficiaire se retrouve avec beaucoup plus.

Par exemple, si vous aviez 100,00 € au total à donner à une amie, et que vous y intégrez un paiement d’impôt, elle se retrouvera avec 62 500 € au lieu de 40 000 € si elle paie l’impôt après réception de votre cadeau.

Transmettre un bien avant de mourir

En France, il est possible de transmettre son bien de son vivant tout en gardant le droit de l’utiliser.

Un couple marié peut, par exemple, donner la nue-propriété (propriété résiduelle) d’un bien à quelqu’un tout en conservant l’usufruit (utilisation à vie) jusqu’au décès du conjoint survivant.

Si le donateur conserve l’usufruit d’une maison, la valeur du don est réduite par rapport à la valeur totale du bien. Le montant de la réduction dépend de l’âge du donneur, étant moindre plus il est âgé, par exemple, la valeur est de 60% de la valeur marchande si le donneur est âgé de 61 à 70 ans.

L’impôt à payer par le bénéficiaire au moment de la réception d’un don en nue-propriété est inférieur à celui qui hérite du même bien plus tard, car la valeur du don tient compte du fait que le bénéficiaire n’a pas tous les droits sur le bien.

Lorsque l’usufruitier (locataire à vie) décède, le bénéficiaire obtient la pleine propriété du bien sans impôt supplémentaire à payer.

Placer des biens immobiliers dans une société holding de propriété SCI

Un bien immobilier peut être détenu en France sous un type particulier de société, appelé SCI, société civile immobilière. Cela peut être organisé avec l’aide d’un notaire. La propriété se fait alors via un certain nombre d’actions de la société.

En ce qui concerne la planification successorale, un avantage est que le ou les propriétaires peuvent donner des parts de la SCI à leurs enfants ou à d’autres bénéficiaires, avec les mêmes avantages que ceux mentionnés ci-dessus pour les dons (par exemple. les allocations sont renouvelées tous les 15 ans). Il n’y a alors pas de droits de succession à payer sur les actions au décès du donateur.

Aux fins de l’impôt, les actions d’une SCI sont également soumises à une évaluation inférieure (environ 10 à 15%) à celle d’une partie d’un logement en propriété ordinaire.

Investissez dans des bois ou des forêts

Si vous investissez dans des bois, seulement 25% de la valeur est soumis aux droits de succession.

Un moyen pratique de le faire est d’acheter des actions dans une structure appelée groupement foncier forestier (GFF), cependant, l’investissement doit généralement être d’un minimum de 5 000 €.

Un revenu modeste (environ 2-3%) est payable, provenant de la gestion de la forêt et de la vente de bois.

Glossaire

Les droits de succession = Droit successoral

Héritiers réservataires = héritiers d’un montant réservé de la succession

Quotité disponible = patrimoine restant donné à qui le défunt le souhaite

PACS = union civile

La masse successorale = actif total

L’acte de notoriété = actes

La nue-propriété = nue-propriété

Un usufruit =utilisation à vie

L’assurance vie = assurance vie

Pour plus d’informations

Service-public.fr: Calcul et paiement des droits de succession

Service-public.fr : Déclaration d’un don manuel

notaires.fr/en : Pour plus d’informations sur les services des notaires en anglais

Notaires. fr/en : Trouver un notaire

impots.gouv.fr/portail/international : Informations fiscales françaises en anglais

Impots.gouv.fr et notaires.fr : Règles sur les donations internationales

Guide d’aide sur le Droit successoral et les Testaments de Connexion en France

Pour plus d’informations sur le droit des successions et l’impôt en France, consultez notre Guide d’aide sur le Droit des successions et les Testaments en France. Notre livret d’information de 64 pages s’adresse aux résidents et propriétaires de résidences secondaires pour les accompagner dans la planification successorale, y compris les formalités à suivre après un décès, les questions de dépendance et le fonctionnement des maisons de retraite en France.

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