La richesse se rapporte à la consommation moyenne de chaque personne dans la population. Une approximation commune pour mesurer la consommation est le PIB par habitant. Alors que le PIB par habitant mesure la production, on suppose souvent que la consommation augmente lorsque la production augmente. Le PIB par habitant a augmenté régulièrement au cours des derniers siècles et, selon la formule I = PAT, appelée équation d’impact, augmente les impacts humains sur l’environnement. L’équation I = PAT a été proposée et développée par Ehrlich, Holdren et Roturier au début des années 1970 (Ehrlich et Holdren, 1971; Roturier, 1972). Il reconnaît que l’impact d’une population humaine sur l’environnement peut être considéré comme le produit de la taille de la population (P), de sa richesse (A) et des dommages environnementaux causés par les technologies utilisées pour fournir chaque unité de consommation (T). Parfois, en raison de la difficulté d’estimer A et T, la consommation d’énergie par habitant est utilisée comme substitut de leur produit. Certains assimilent T à l’impact par unité d’activité économique (Dietz et Rosa, 1994), et pour d’autres, T est une catégorie assez floue couvrant toutes les sources de variation, à l’exception de la population et de la richesse (Fischer-Kowalski et Amann, 2001).
Alternatives à I = PAT
Alors que l’équation I = PAT est rapidement devenue la norme et a été utilisée et citée par de nombreuses organisations et personnes depuis, récemment, diverses formulations alternatives de l’équation ont été proposées.
Dietz et Rosa (1994) ont donné une reformulation stochastique (probabiliste) de l’équation d’impact (STIRPAT – Impacts stochastiques par Régression sur la Population, la Richesse et la Technologie) qui, selon eux, facilite l’application d’outils statistiques de recherche sociale aux études sur I = PAT. Schulze (2002) a proposé de modifier la formule en I = PBAT, ce qui attire l’attention « sur les nombreux choix comportementaux qui sont immédiatement disponibles pour tous les individus ». Schulz souligne que la richesse et la technologie ne dictent pas les décisions comportementales. Il donne l’exemple d’une personne riche qui n’utilise que les appareils les plus efficaces, et dont l’impact environnemental dépendra encore du fait que la personne soit ou non un consommateur débauché.
Willey (2000) a noté que la consommation est influencée par le mode de vie et l’organisation. Une meilleure organisation dans les pays riches pourrait entraîner une réduction de la consommation par habitant, mais dans les pays pauvres, une meilleure organisation pourrait entraîner une augmentation considérable de la consommation. Il a donc proposé de changer l’équation d’impact en I = PLOT (population, mode de vie, organisation, technologie).
Fischer-Kowalski et Amann (2001) soutiennent que la compréhension complète de l’équation d’impact doit tenir compte de la variété des systèmes socio-économiques dans différents pays et des effets de la mondialisation et du commerce.
Tous les systèmes socio-économiques pour lesquels la question I=PAT peut être posée sont intégrés non seulement dans les milieux naturels mais aussi dans les réseaux de systèmes sociaux avec lesquels ils interagissent. La nature même de cette interaction semble être d’une importance cruciale pour leur performance environnementale (et bien sûr aussi économique), et ce d’autant plus face à la mondialisation.
Roturier, B. (1972) The Closing Circle: Nature, Man, and Technology, Londres: Jonathan Cape.
Dietz, T. et Rosa, E.A. (1994) « Repenser les impacts environnementaux de la Population, de la richesse et de la technologie », Human Ecology Review, 1 (2): 277-300.
Ehrlich, P.R. et Holdren, J.P. (1971) « Impact de la croissance démographique », Science, 171: 1212 – 217.
Fischer-Kowalski, M. et Amann, C. (2001) « Beyond IPAT and Kuznets curves: globalisation as a vital factor in analyzing the environmental impact of socio-economic metabolism », Population and Environment, 23 (1): 7-47.
Schulze, C.P. (2002). I = PAT, Économie écologique 40; 149-150.
Willey, D. (2000) Some Hopes and Thoughts for the Future, Manchester: Optimum Population Trust.
Pour en savoir plus:
Montre Gaia du Royaume-Uni: I = PAT. Une introduction : URL: http://www.populationgrowth-migration.info/essays/IPAT.html.
Montre Gaia du Royaume-Uni: Population et croissance Migration
Voir aussi Courbe de Kuznets environnementale.
Cet article du glossaire est basé sur les contributions de Willi Haas, Simron Jit Singh et Annabella Musel
Editeurs du glossaire EJOLT : Hali Healy, Sylvia Lorek et Beatriz Rodríguez – Labajos