Guide des demandeurs d’asile et des réfugiés

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Dernière mise à jour le 14 août 2015

Au cours de la dernière décennie, la Commission s’est employée à promouvoir et à protéger les droits des demandeurs d’asile et des réfugiés en Australie. La Commission vise à fournir des informations claires et factuelles pour mettre en évidence les questions de droits de l’homme liées au traitement de ces groupes de personnes.

Sur cette page:

  • Qui sont les demandeurs d’asile et les réfugiés ?

  • Quelles sont les obligations de l’Australie en matière de droits de l’homme vis-à-vis des demandeurs d’asile et des réfugiés ?

  • Combien de réfugiés l’Australie accorde-t-elle une protection permanente chaque année ?

  • Pourquoi les demandeurs d’asile et les réfugiés sont-ils détenus en immigration?

  • Comment les demandes des demandeurs d’asile sont-elles tranchées ?

  • Qu’est-ce que le  » processus de dépistage amélioré « ?

Qui sont les demandeurs d’asile et les réfugiés ?

Un demandeur d’asile est une personne qui a fui son propre pays et qui a demandé une protection en tant que réfugié.

La Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés, telle que modifiée par son Protocole de 1967 (la Convention sur les réfugiés), définit qui est un réfugié et énonce les droits fondamentaux que les pays devraient garantir aux réfugiés. Selon la Convention, un réfugié est une personne qui se trouve en dehors de son propre pays et qui ne peut ou ne veut pas rentrer en raison d’une crainte fondée d’être persécutée en raison de son:

  • race
  • religion
  • nationalité
  • appartenance à un groupe social particulier ou
  • opinion politique.

Les demandeurs d’asile ou les réfugiés et les migrants ont des expériences et des raisons très différentes pour s’installer dans un autre pays. Les migrants choisissent de quitter leur pays d’origine et peuvent choisir où aller et quand ils pourraient retourner dans leur pays d’origine. Les demandeurs d’asile et les réfugiés, quant à eux, fuient leur pays pour leur propre sécurité et ne peuvent rentrer que si la situation qui les a forcés à partir s’améliore.

Quelles sont les obligations de l’Australie en matière de droits de l’homme vis-à-vis des demandeurs d’asile et des réfugiés?

L’Australie a l’obligation internationale de protéger les droits de l’homme de tous les demandeurs d’asile et réfugiés qui arrivent en Australie, peu importe comment et où ils arrivent et s’ils arrivent avec ou sans visa.

Bien que les demandeurs d’asile et les réfugiés se trouvent sur le territoire australien (ou relèvent de la juridiction de l’Australie), le gouvernement australien a l’obligation, en vertu de divers traités internationaux, de veiller au respect et à la protection de leurs droits humains. Ces traités comprennent le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP), le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels (PIDESC), la Convention contre la Torture et autres Peines ou Traitements Cruels, Inhumains ou Dégradants (CAT) et la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE). Ces droits comprennent le droit de ne pas être détenu arbitrairement.

En tant que partie à la Convention sur les réfugiés, l’Australie a accepté de veiller à ce que les demandeurs d’asile répondant à la définition de réfugié ne soient pas renvoyés dans un pays où leur vie ou leur liberté seraient menacées. C’est ce qu’on appelle le principe de non-refoulement.

L’Australie a également l’obligation de ne pas renvoyer les personnes qui courent un risque réel de violation de certains droits de l’homme en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de la Convention contre la torture et de la Convention relative aux droits de l’homme, et de ne pas envoyer de personnes dans des pays tiers où elles courraient un risque réel de violation de leurs droits de l’homme en vertu de ces instruments. Ces obligations s’appliquent également aux personnes qui n’ont pas été considérées comme des réfugiés.

Pour un aperçu des principales questions relatives aux droits de l’homme qui découlent de l’approche de l’Australie à l’égard des demandeurs d’asile et des réfugiés, voir la publication de la Commission intitulée Demandeurs d’asile, réfugiés et droits de l’homme: rapport instantané 2013.

Combien de réfugiés l’Australie accorde-t-elle une protection permanente chaque année ?

Dans le cadre du Programme humanitaire, l’Australie accepte chaque année un certain nombre de personnes réfugiées ou ayant des besoins humanitaires particuliers. Le Programme humanitaire comporte deux composantes principales:

  • réinstallation en mer pour les personnes qui se trouvent être des réfugiés (et d’autres dont le besoin de protection a été reconnu) dans un autre pays avant leur arrivée en Australie, et
  • protection terrestre pour les personnes qui viennent en Australie avec un visa valide et font une demande d’asile réussie après leur arrivée.

Le gouvernement australien a indiqué qu’au cours de l’exercice 2014-15, il avait l’intention de fournir 13 750 places dans le Programme humanitaire.

En outre, les demandeurs d’asile arrivés en Australie sans visa valide mais qui ne sont pas transférés à Nauru ou sur l’île de Manus peuvent se voir accorder des visas de protection temporaire ou des visas d’entreprise refuge.

Pourquoi les demandeurs d’asile et les réfugiés sont-ils en détention pour immigration?

Les demandeurs d’asile peuvent arriver en Australie sans visa valide ou autre document pour un certain nombre de raisons. Par exemple, une personne qui fuit la persécution par le gouvernement de son pays d’origine pourrait ne pas être en mesure d’obtenir un passeport auprès des fonctionnaires de ce pays. Une personne fuyant la persécution peut également voyager sans papiers pour éviter d’être identifiée lorsqu’elle quitte son pays d’origine afin de réduire le risque pour elle-même et sa famille.

En vertu de la Loi sur les migrations de 1958 (Cth) (la Loi sur les migrations), les demandeurs d’asile qui arrivent en Australie sans visa valide doivent être placés en rétention d’immigration jusqu’à ce qu’ils obtiennent un visa ou qu’ils soient expulsés d’Australie.

La loi australienne ne limite pas la durée pendant laquelle une personne peut être détenue par des immigrants. Certains demandeurs d’asile passent de longues périodes en détention pour immigrants dans l’attente de l’évaluation de leur demande d’asile; dans l’attente de l’achèvement des contrôles de santé, d’identité et de sécurité; ou dans l’attente d’un renvoi d’Australie s’ils n’ont pas été reconnus comme réfugiés ou à qui on doit une  » protection complémentaire « . Cliquez ici pour plus d’informations sur la détention des immigrants et les droits de la personne.

Bien que le cadre juridique de la détention obligatoire reste en place, au cours des dernières années, un nombre croissant de demandeurs d’asile ont été autorisés à résider dans la communauté pendant que leurs demandes de protection sont évaluées, après avoir passé une première période en détention fermée. La Commission s’est félicitée de l’utilisation accrue d’alternatives à la détention fermée pour immigrants, telles que la détention dans la communauté et l’octroi de visas de transition, mais reste préoccupée par le fait que des milliers de demandeurs d’asile et de réfugiés sont toujours détenus dans des centres de détention fermés pour immigrants.

Comment les demandes des demandeurs d’asile sont-elles tranchées ?

Les demandeurs d’asile qui arrivent en Australie avec un visa valide

Les demandeurs d’asile qui arrivent en Australie avec un visa valide et qui demandent ensuite une protection (c’est-à-dire dans le cadre du programme de protection terrestre mentionné ci-dessus) voient leurs demandes évaluées par le système de détermination du statut de réfugié et de protection complémentaire qui s’applique en vertu de la Loi sur les migrations.

Le Ministère de l’Immigration et de la Protection des frontières (Ministère) effectuera une évaluation primaire pour déterminer si la personne est un réfugié au sens de la Loi sur les migrations.

Dans certains cas, une personne peut ne pas être un réfugié, mais peut néanmoins faire face à d’importantes violations des droits de l’homme, telles que la torture, si elle est renvoyée dans son pays d’origine. S’il s’avère qu’un demandeur d’asile n’est pas un réfugié, le Département évaluera s’il répond aux critères de  » protection complémentaire « , c’est–à-dire s’il doit bénéficier d’une protection en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de la Convention contre la torture ou de la Convention relative aux droits de l’homme, car s’il devait être envoyé dans un autre pays, il existe un risque réel qu’il subisse un préjudice grave.

Si une personne est reconnue comme réfugiée ou doit bénéficier d’une protection complémentaire, à condition qu’elle satisfasse aux exigences de santé, d’identité et de sécurité, elle se verra accorder un visa de protection.

Les personnes qui se voient refuser la protection par le Ministère au stade primaire ont accès à un examen indépendant du fond par le Tribunal de révision des réfugiés (TRE) ou, dans certaines circonstances, le Tribunal d’appel administratif (TAA). Dans certaines circonstances, ils peuvent demander un contrôle judiciaire des décisions prises par le RRT ou le TAA. Dans certaines circonstances exceptionnelles, ils peuvent demander une intervention ministérielle pour leur permettre de rester en Australie pour d’autres raisons humanitaires ou de compassion.

Demandeurs d’asile qui arrivent en Australie par bateau sans visa valide

Depuis août 2012, il y a eu un certain nombre de changements dans la loi et la politique en ce qui concerne ce qui arrive aux personnes qui viennent en Australie pour demander l’asile sans visa valide. Les politiques qui s’appliquent à ces demandeurs d’asile dépendent désormais de leur mode d’arrivée et de la date à laquelle ils sont arrivés.

En août 2012, le gouvernement australien a introduit un système de traitement des pays tiers pour les demandeurs d’asile qui arrivent en Australie par bateau sans visa valide. En vertu de ce système, les demandeurs d’asile arrivés par bateau doivent être transférés dans un pays tiers dès que cela est raisonnablement possible, à moins que le ministre de l’Immigration et de la Protection des Frontières n’en décide autrement.

Si les demandeurs d’asile sont transférés dans un pays tiers, leurs demandes de protection seront traitées conformément aux lois de ce pays. Pour plus d’informations sur le transfert des demandeurs d’asile vers des pays tiers, cliquez ici.

Si les demandeurs d’asile qui arrivent par bateau sans autorisation après août 2012 sont autorisés par le ministre à rester en Australie, ils ne peuvent demander qu’un visa de protection temporaire ou un visa d’entreprise refuge – ils ne peuvent pas demander une protection permanente. La façon dont leurs demandes seront traitées dépend de leur arrivée en Australie. S’ils sont arrivés le ou après le 1er janvier 2014, ils font une demande via le système de détermination du statut de réfugié et de protection complémentaire qui s’applique en vertu de la Loi sur les migrations de la même manière que pour les demandeurs d’asile qui avaient un visa valide (c’est-à-dire avec accès à un examen du fond par le RRT, etc.).

Cependant, les demandeurs d’asile arrivés sans autorisation par bateau entre le 13 août 2012 et le 1er janvier 2014 et autorisés par le ministre à demander un visa peuvent être soumis à la nouvelle procédure d’évaluation « accélérée » (introduite en avril 2015).

Dans le cadre du processus accéléré, le Ministère procédera à une évaluation primaire de la demande de protection d’un demandeur d’asile. Si le Ministère fait une évaluation négative, le demandeur de la procédure accélérée ne pourra pas présenter une demande d’examen au fond de cette décision auprès de l’ERR. Au lieu de cela, ces demandeurs ne pourront faire une demande auprès de la nouvelle Autorité d’évaluation de l’immigration (AAI) que pour un examen beaucoup plus limité de leur demande. L’AAI ne tiendra généralement pas d’audiences et ne tiendra pas compte des renseignements qui n’ont pas été soulevés par le demandeur lors de l’entrevue principale avec le Ministère. Contrairement au RRT, l’AAI ne peut pas prendre de décision d’accorder un visa de protection (temporaire) à un demandeur si elle détermine que le Ministère en a refusé un à tort – elle ne peut renvoyer l’affaire au Ministère que pour réexamen.

Vous trouverez plus d’informations sur le processus de demande d’asile, y compris le processus d’évaluation accélérée, les visas de protection temporaire et les visas d’entreprise refuge, sous la section « Traitement des visas de protection » sur le site Web du Département ici.

Qu’est-ce que le  » processus de dépistage amélioré « ?

En octobre 2012, le gouvernement australien a mis en place un  » processus de dépistage renforcé  » pour les personnes qui arrivent en Australie sans autorisation par bateau depuis le Sri Lanka.

La Commission craint que ce processus ne contienne pas suffisamment de garanties pour empêcher les personnes d’être renvoyées dans un pays où elles courent un risque réel de préjudice important (refoulement).

Dans le cadre du processus de sélection amélioré, une personne est interviewée par deux agents du Ministère. Si le Ministère détermine qu’une personne présente des réclamations qui pourraient engager les obligations de non-refoulement de l’Australie, elles sont « sélectionnées  » dans le régime de traitement des pays tiers.

Si le Ministère détermine qu’une personne ne présente pas de réclamations qui engagent les obligations de non-refoulement de l’Australie, elle est  » éliminée  » du processus d’évaluation de la protection et renvoyée dans son pays d’origine.

Pour obtenir des renseignements sur le processus d’examen préalable amélioré et les préoccupations de la Commission à ce sujet, consultez la fiche d’information de la Commission : Parlez-moi de: Le  » Processus de dépistage amélioré « .

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