Dois-je porter un casque?

Personne ne soutient que les casques ne prouvent jamais leur utilité. Mais est-il aussi nécessairement plus sûr de faire du vélo avec un casque? Selon une étude de la FUBicy (Fédération française des Usagers de la Bicyclette), les personnes qui circulent à vélo dans les zones bâties ne sont pas plus exposées au risque de blessure à la tête que les piétons et les automobilistes.

Il va de soi que le port d’un casque de vélo n’empêche pas les accidents. Ce qui aide, en revanche, c’est une sensibilisation accrue et de meilleures infrastructures cyclables.

Le port du casque doit-il être rendu obligatoire ?

Il n’est pas contesté qu’un casque peut être efficace dans un certain nombre de cas. Et Pro Velo n’est en aucun cas contre le port du casque. Mais, avec de nombreuses organisations de vélo dans le monde entier, nous sommes contre la réglementation obligatoire du casque de vélo.

Les avantages ou non du port d’un casque, et de l’obligation de porter un casque, sont débattus depuis longtemps. Ses partisans et ses adversaires s’affrontent avec leurs études contradictoires afin de prouver qu’ils ont raison.

Les partisans du casque obligatoire soutiennent que le port d’un casque de vélo réduit les risques de blessures à la tête et peut sauver des vies.

Selon une étude réalisée par l’Université de Louvain, le nombre de cyclistes gravement blessés ou tués dans la circulation serait considérablement réduit si tous les cyclistes portaient un casque.

L’étude la plus souvent citée par les défenseurs du casque est celle de Thompson, Rivara et Thompson, qui affirme que le port d’un casque réduit le risque de blessures à la tête de 85%. Cependant, cette étude a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment en raison d’une méthodologie jugée déficiente et d’un groupe témoin très (ou trop) limité.

Les opposants au port obligatoire du casque avancent plusieurs arguments:

  • Comme dans d’autres dossiers, les médias jouent un rôle important dans la perception du danger lié au cyclisme, en faisant la une des journaux des décès de cyclistes ou en relayant des reportages de certaines sources scientifiques parfois inutilement alarmistes, sans fournir de contexte ni d’analyse. Pourtant, le vélo de tous les jours n’est pas dangereux en soi. C’est plutôt le manque de respect de la part de certains automobilistes qui peut conduire à un sentiment de danger et à des situations dangereuses.
  • Le risque de blessure à la tête n’est pas plus grand pour un cycliste que pour un automobiliste ou un piéton. Une étude britannique indique un risque de blessure capiteuse de 30% en cas d’accident, que ce soit pour les cycles ou pour les piétons. La FUBicy (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) donne un chiffre de 17% de risque pour les cyclistes et de 26% pour les piétons.
  • Selon FUBicy encore, rendre obligatoire le port du casque nous amène à croire que le vélo est plus dangereux qu’il ne l’est réellement, ce qui décourage les gens de faire du vélo. En Australie et en Nouvelle-Zélande, où le port du casque a été rendu obligatoire, le nombre de cyclistes a chuté de 30%. Cette diminution du nombre de cyclistes peut avoir pour effet d’augmenter un sentiment de manque de sécurité (un effet de  » masse critique « ). En effet, le nombre de blessures à la tête a diminué de 20%, mais cette réduction ne peut être attribuée uniquement à l’utilisation du casque, car la même tendance que celle observée chez les piétons et les automobilistes, et ce avant même l’entrée en vigueur des lois sur le casque. La tendance s’est poursuivie, mais compte tenu de la diminution du nombre de cyclistes, on ne peut en tirer des conclusions claires. Pays où le vélo est le plus sûr (Pays-Bas, Danemark, …) sont également des pays avec les taux de circulation des vélos les plus élevés – et des endroits où presque personne ne porte de casque. Le débat est toujours en cours.
  • Les cyclistes portant un casque peuvent prendre plus de risques en raison du sentiment de sécurité qu’un casque procure.
  • Les études sur les effets du port du casque ignorent souvent le fait que le vélo est bon pour la santé et que les avantages qu’il procure l’emportent sur ses risques éventuels.
  • Enfin, il faut reconnaître qu’un casque n’est pas une protection contre les chocs violents. En moyenne, un casque moderne homologué (norme EN 1078) résistera à un impact maximal de 23 km / h. Au-delà, avec ou sans casque, il n’y a pas de différence significative.

De Jong (2012) résume: « Dans les juridictions où le vélo est sûr, une loi sur le casque est susceptible d’avoir un impact négatif non intentionnel important sur la santé. Dans les juridictions où le vélo est relativement dangereux, les casques ne contribueront guère à le rendre plus sûr. »

Quel casque ?

Un bon casque doit être léger et doit absolument s’adapter correctement à votre tête. Pour une protection optimale, nous vous recommandons de choisir un casque qui couvre vos tempes.

Comment choisir un bon casque:

  • vérifiez qu’il porte l’étiquette indiquant la norme européenne EN 1078 ou 1080;
  • optez pour un casque fabriqué en utilisant la technologie In-Mold (coque en plastique et coque en polystyrène fabriquées dans le même moule) pour sa meilleure qualité;
  • essayez-le: serrez complètement la jugulaire et secouez la tête. Si le casque bouge ou est trop serré, essayez une autre taille. Remarque: un casque n’est vraiment efficace que si les sangles sont suffisamment tendues sous le menton.

Réplique

Rappelez-vous: si un casque a subi un impact important, assurez-vous de le remplacer. Même s’il semble intact, le matériau conçu pour absorber les chocs ne sera plus efficace.

Position de Pro Velo

Dans la mesure où il a été démontré que le port obligatoire du casque incite moins de personnes à opter pour le vélo comme moyen de déplacement quotidien, Pro Velo n’est pas favorable à une telle obligation.

En ce qui concerne les cyclistes individuels, nous pensons qu’ils devraient faire ce qui leur semble le mieux. Après tout, il est important de se sentir à l’aise dans la circulation.

D’autre part, nous recommandons toujours aux jeunes enfants de porter un casque, au moins jusqu’à ce qu’ils puissent démontrer suffisamment l’équilibre et le contrôle de leur vélo. Nous recommandons également un casque pour les cyclistes qui pratiquent le cyclisme en tant que sport ou qui font du vélo dans le cadre d’un groupe qui se déplace à grande vitesse.

Cette page contenait-elle les informations que vous recherchiez ?

Abonnez-vous et recevez les nouvelles du cyclisme deux fois par mois par e-mail

Merci !

Nous reviendrons bientôt, par email

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.